Présentation
AH2R est un hommage personnel à un être exceptionnel comme on n'en rencontre
qu'une seule fois dans sa vie et qui nous a malheureusement quitté en Juin 2006.
Mireille Caire nous a tout enseigné et nous a fait comprendre que les plus grands
combattants ne sont pas forcément ceux que l'on croise sur les rings ou sur les
tatamis mais plutôt sur des lits d'hôpitaux et qui ont choisi de se battre jusqu'au bout
contre la maladie et la mort...
Tous ceux qui ont eu le grand privilège de côtoyer ce petit bout de femme au sourire
d'ange et à la bonté de coeur infinie auront toujours une pensée émue pour elle
Reconnaissance éternelle pour celle que nous avons aimé comme notre propre mère.
« Je ne ferai jamais parti d'un club qui m'accepterait comme membre » Groucho Marx, The Groucho Letters Ankoku Hôô Reiken-Ryü/Hàc PhlfÇng Hoàng Quyen Ma Phéi/Hëi Fèng Huéng Gui Quén Pài
Notre emblème :
Le Phénix :
Hôô en japonais, Phûëng Hoàng en vietnamien, Fèng Huéng en chinois.
Ovide : Les Métamorphoses Livre XV
« Tous ces prodiges ont cependant un principe qui les produit; mais il est sur la terre un oiseau unique qui s'engendre et se renouvelle lui-même : les Assyriens l'appellent le phénix. Il ne se nourrit ni d'herbes, ni de fruits : il vit des larmes de l'encens et des sucs de l'amome. Quand il a vu cinq siècles marquer le terme de sa vie, il construit, de ses ongles et de son bec, un nid sur les hautes branches d'un chêne ou sur la cime tremblante d'un palmier; il le remplit de légères tiges de cannelle, de nard, de myrrhe et de cinname, se couche sur ce bûcher odorant, et meurt dans les parfums. On raconte qu'un jeune phénix renaît alors des cendres de son père, et qu'un même nombre de siècles doit marquer son existence. Lorsque l'âge lui a donné des forces, et qu'il peut charger ses ailes, il dégage du poids du nid les rameaux de l'arbre, enlève ce pieux fardeau, l'emporte dans les airs, arrive dans la ville du Soleil, et, devant les portes sacrées du temple de ce dieu, dépose le tombeau de son père et son propre berceau. »
Philostrate (d'Athènes) : Vie d'Apollonius de Thyane, liber III g 49.
« L'oiseau qu'on nomme Phénix, et qui tous les cinq cents ans vient en Egypte, vole dans l'Inde pendant tout cet espace de temps. Il est le seul de son espèce. Il naît des rayons du Soleil, est tout étincelant d'or, a la taille et la forme d'un aigle, et se pose sur un nid qu'il se fait lui-même avec des aromates près des sources du Nil. Quant à ce que disent les Egyptiens, qu'il passe dans leur contrée, cela est confirmé par le témoignage des Indiens, qui ajoutent que le Phénix se brûle dans son nid en se chantant à lui-même son hymne funèbre. C'est ce que disent aussi des cygnes ceux qui savent les écouter. »
A l'instar du phénix, notre association a été réduite en cendres et a dû se recréer entièrement. L'homme doit se renouveler et se recréer lui-même chaque jour tout comme l'astre solaire qui chaque nuit s'éteint pour renaître le lendemain. Tout homme naît phénix, il ne tient qu'à lui de vouloir briller et de s'élever spirituellement. Sans pour autant trop se prendre au sérieux ni être aveuglé par son ego car « si haut que l'on monte, on finit toujours par des cendres... »
La noirceur :
Ankoku (ténèbres en japonais), Hac et Hëi (noir en vietnamien et en chinois) Elle n'est malheureusement que le reflet du monde dans lequel nous vivons. Tout être humain possède un coté obscur dont la maîtrise est le travail de toute une vie. Du négatif nous devons toujours extraire le positif. Noir aussi comme la couleur du deuil, celui que l'on porte pour des êtres ou des idéaux qui ne sont plus de ce monde.
Le poing :
Ken en japonais, Quyên en vietnamien, Quén en chinois. II symbolise les Arts Martiaux en Asie.
Le Fantôme :
Rei en japonais, Ma en vietnamien, Gui en chinois. Fantôme car nous ne sommes pas vraiment attachés à un style, ou à une école. Nous sommes une association à but non lucratif indépendante, apolitique et laïque. Il n'y a pas de relation « Maître/Disciple » comme dans les écoles traditionnelles, et tout pratiquant est libre de ses choix à partir du moment où il respecte l'enseignement qu'il a reçu. Esprit critique, autonomie, respect mutuel et solidarite sont les seules valeurs auxquelles nous sommes attachés.
« Le style est l'oubli de tous les styles. » K.R Apollyon, Œuvres quasi posthumes.
Nous n'avons pas la prétention d'inventer un nouveau style de Kung Fu ou pire d'art martial, car de toute manière « on transmet, on nfinvente pas » Confucius. Mais simplement d'affirmer notre nouvelle identité qui rejaillit sur les cendres éteintes d'un passé plutôt sombre.
Le Kung Fu Vô-Thuât pratiqué dans notre association n'a rien d'extraordinaire, vous n'apprendrez pas à marcher sur l'eau comme Bodhidharma, ni à mettre votre adversaire K.O. à distance, ni même à augmenter votre cosmo énergie ou à envoyer des boules de feu (quoique...). Il ne possède pas de caractéristiques spécifiques par rapport aux centaines de styles de Kung Fu pratiqués ailleurs. Ce n'est qu'un corps fantôme auquel il n'appartient qu'à nous d'y mettre une âme afin de cultiver notre corps et notre esprit. En fait son efficacité dépendra de ce que nous en ferons...ou pas.
Si nous devions défendre un style, nous défendrions le Kung Fu Traditionnel Sino- Vietnamien. Celui apporté en France dans les années 50 par M Hoang Nam, à l'époque où laChine était encore un pays trop refermé sur lui politiquement et culturellement pour que les occidentaux ne découvrent en masse le Kung Fu Traditionnel Shàolin. Celui qui a été peu à peu renié par ses paires à la fin des années 70 avec l'apparition du terme chinois Kung Fu WÜshù puis Wüshù tout court (Jeux Olympiques de Pékin oblige !). En France, beaucoup de personnes sont en train de transformer de manière totalement arbitraire un art martial millénaire cultivant le corps et l'esprit en un vulgaire sport de compétition tourné vers la performance. Le Kung Fu Traditionnel est¯ une cible facile mais certains l'ont enterré trop vite, car comme le phénix il renaîtra toujours de ses cendres.
« On transmet, on n'invente pas » Confucius
N'avez-vous jamais remarqué comme l'enseignement d'un même style provenant du même « Maître » peut varier d'un « Disciple » à un autre, comment prétendre faire remonter son art à des dizaines, centaines voire des milliers d'années et prétendre pratiquer un style pur et authentique alors qu'un style n'arrive pas à passer d'une génération à une autre sans d'innombrables modifications quand il ne s'agit pas d'oublis...
Plus que sceptique quant à l'intégrité de la nature humaine et à la pureté des techniques que l'on nous a enseigné, le support vidéo nous parait le seul moyen de « préserver » notre patrimoine technique pour les futures générations de pratiquants, loin des mystifications et des à peu près issus de la transmission orale. (« L'origine exacte de notre Kung Fu reste obscure et se perd dans la nuit voilée des temples et des temps... ») Aussi nous proposons à ceux qui souhaitent suivre nos cours un programme technique interactif et immuable car filmé en détail.
Utilisé par les combattants virtuels pour leur préparation tactico-technique, le support vidéo est également un « Maître » des plus intéressants pour le combattant réel s'il désire agrandir son bagage technique et son éventail tactico-technique, aussi nous recommandons a nos pratiquants le visionnage régulier de divers tournois dans toutes les disciplines imaginables. Il faut savoir vivre avec son époque et utiliser tous les outils mis à notre disposition pour notre progression personnelle.
«Le Maître est une béquille dont il faut se débarrasser rapidement » M Ogura
Esprit critiquerautonomie, respect mutuel et solidarité: tout pratiquant doit apprendre à voler de ses propres ailes, à être son propre maître. Pas de ceinture obligatoire à porter. Chaque élève progresse à son rythme et selon ses envies; il n'existe pas au AH2R parmi les élèves, cet état d'esprit de toujours vouloir surpasser ses collègues, bien au contraire chacun s'efforce d'aider les autres dans la mesure de nos connaissances respectives. Les ceintures comme les médailles sont des signes extérieurs d'orgueil désuets qui en flattant la vanité de la personne qui la porte, l'éloigne de la voie initiale de tout art martial l'apprentissage dans l'humilité et la remise en question perpétuelle. Les titres de Champion, de Maître sont à relativiser. Parmi tous ces Champions et ces Maîtres lesquels sont-ils seulement maîtres et non esclaves de leur ego ?
D'autre part avez-vous remarque que dès que l'on parle d'arts martiaux avec qui que ce soit on vous parle toujours d'un ami qui est champion de ceci ou de cela. La multiplication des fédérations, la multiplicité des catégories, etc...Tout est relatif. Un champion de France technique ou combat en Kung Fu, Viêt Vô Dao ou Wüshù qui parfois se retrouve seul dans une catégorie peut —il prétendre avoir autant de mérite qu'un champion de France combat de Karaté, un champion NI de Tae Kwon Do, ou un champion de France de Tennis ? Parfois il nous suffit d'être là au bon endroit, au bon moment... Peu importe la ceinture qui fait tenir votre pantalon ou les médailles que l'on porte autour du cou, seul ce que l'on porte dans son cœur et dans ses tripes compte.
D'autre part le terme Maître comme le terme Champion nous paraissent dépassés et pompeux. Tous les gens sont nos Maîtres, on apprend de tous. Le monde est rempli de sÜ Phu, de Sensei et pas seulement dans les Vô Düdngs et Dôjôs, à nous de savoir ouvrir nos yeux...
« Tous les arts martiaux sont bons, seuls les pratiquants peuvent être mauvais »Pham Xuam Tong.
Notre école est ouverte à tous, et tout élève ayant acquis les bases peut pour sa progression personnelle se plonger dans la pratique d'autres styles de Kung Fu ou d'autres arts martiaux avec d'autres initiateurs que les nôtres si ces derniers semblent susceptibles de lui apporter quelque chose. La vérité n'est pas le monopole d'une seule école, surtout pas de la nôtre.. « Un esprit ouvert, des poings fermés » Robb Flynn
L'émergence des M.M.A (Mixed Martial Arts) dans les années 90 a clairement remis en cause l'efficacité des arts martiaux dits traditionnels et ce fut une bonne chose, un bon low kick dans une fourmilière où grouillent menteurs et mystificateurs. Seulement, la recherche de l'efficacité absolue ne doit pas aveugler le pratiquant. Notre art martial a pour but une certaine efficacité au combat mais pas l'efficacité absolue au point de shooter un homme à terre comme on le voit en M.M.A. C'est un art qui cultive le corps mais surtout l'esprit avec une notion de respect et de fair- play qui ont quasiment disparu à notre époque. L 'explosion des M.M.A ne doit pas pousser le pratiquant à renier son art qu'il peut juger incomplet mais plutôt à chercher à faire son autocritique avec humilité et à compléter s'il le souhaite ses connaissances dans les domaines non explorés par sa discipline. C'est cet état d'esprit que notre école cherche à développer : Remise en question, Evolution, Progression. Nous n'avons pas la prétention de pratiquer et de combattre dans tous les styles d'arts martiaux, mais d'ouvrir notre esprit à d'autres horizons martiaux tout en continuant à approfondir notre propre art martial.
« Si le sceptique admet à la rigueur que la vérité existe, il laissera aux innocents l'illusion de croire la posséder un jour. Quant à moi, déclare-t-il, je m'en tiens aux apparences, je les constate et n'y adhère que dans la mesure où, en tant qu'être vivant, je ne puis faire autrement. J'agis comme les autres, j'exécute les mêmes actes qu'eux mais je ne me confonds ni avec mes paroles ni avec mes gestes, je m'incline devant les coutumes et les lois, je fais semblant de partager les convictions, c'est-à- dire les marottes, de mes concitoyens, tout en sachant qu'en dernière analyse je suis aussi peu réel qu'eux. Qu'est donc que le sceptique ?-Un fantôme...conformiste. »
Emil Michel Cioran, Ecartè/ement.